Romans :

. Les années, Annie Ernaux – R ERN
A partir d’une douzaine de photos, Anne Ernaux nous décrit sa vision de la société, depuis l’après-guerre jusqu’à la première décennie des années 2000. Elle cite des faits marquants, retrace l’humeur et l’état d’esprit de chaque génération, expose l’âme du temps. Une belle plongée dans les souvenirs et l’Histoire de la France. Frédérique

. Une femme, Annie Ernaux – R ERN
Suite à la maladie et la disparition de sa mère, Annie Ernaux fouille dans sa mémoire pour nous décrire une mère fière et orgueilleuse et les sentiments ambivalents qu’elle lui inspire. Après cette lecture, on comprend les combats qu’Annie Ernaux a menés dans sa vie. Un beau portrait, un livre puissant et fort sur les liens entre une mère et sa fille. Annie G.

. Fille en colère sur un banc de pierre, Véronique Ovaldé – R OVA
Après une très longue absence, dans une île au large du sud de l’Italie, Aïda revient assister aux funérailles de son père, un homme qu’elle a adoré et qui un jour l’a repoussée suite à la disparition de la petite soeur. Devenue celle par qui le malheur est arrivé, elle a fui dès qu’elle a pu…
Avec son écriture particulière, V. Ovaldé nous décrit les relations et les tensions qui animent cette famille sicilienne, loufoque et dysfonctionnelle. La vie de chaque personnage est très justement décrite. A lire ou à écouter en livre-audio. Annie C.

. Les abeilles grises, Andreï Kourkov
Ayant chargé ses six ruches sur la remorque de sa vieille Tchetviorka, Sergueïtch part à l’aventure. Mais même au milieu des douces prairies fleuries de l’Ukraine de l’ouest et du silence des montagnes de Crimée, l’œil de Moscou reste grand ouvert… Car la guerre sévit depuis bientôt huit ans, dans le Donbass, entre l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes soutenus par Moscou.
Une partie du roman se déroule en zone grise du Donbass, un no man’s land déserté et désolé. Mais le récit est cocasse, plein d’humour et d’humanité. Andrei Kourkov est considéré comme le meilleur écrivain ukrainien. Marie Noëlle

. Ceci n’est pas un fait divers, Philippe Besson – R BES
« Papa a tué maman » : passée la sidération, deux enfants anéantis par ce fait divers tragique vont devoir se débattre avec le chagrin, la colère, la culpabilité. Et réapprendre à vivre. Philippe Besson a su traduire le ressenti des enfants, leur point de vue suite à ce drame. Impressionnant ! Elisabeth
Ils sont frère et sœur. Quand l’histoire commence, ils ont dix-neuf et treize ans. Cette histoire tient en quelques mots, ceux que la cadette, témoin malgré elle, prononce en tremblant : « Papa vient de tuer maman. »
Passé la sidération, ces enfants brisés vont devoir se débrouiller avec le chagrin, la colère, la culpabilité. Et remonter le cours du temps pour tenter de comprendre la redoutable mécanique qui a conduit à cet acte. Avec pudeur et sobriété, ce roman, inspiré de faits réels, raconte, au-delà d’un sujet de société, le long combat de deux victimes invisibles pour réapprendre à vivre. Rosenn

. Quelqu’un pour qui trembler, Gilles Legardinier – R LEG
Avec Thomas, nous découvrons que quel que soit l’âge ou la condition sociale, humaine ou animale, le secret du bonheur est d’avoir pour objectif de protéger ceux que l’on aime… et qu’il n’y a pas d’âge pour faire des bêtises… Plaisant, comme d’habitude avec cet auteur. Alain

. Ce matin-là, Gaëlle Josse – R JOS
8 octobre 2018 : ce matin-là, la voiture ne démarre pas. La goutte d’eau fait déborder le vase, Clara trente cinq ans, lâche tout, victime du burn-out, ce nouveau mal du siècle.Gaëlle Josse se glisse dans la peau de son personnage et analyse avec justesse l’effondrement, la descente et la lente reconstruction. Une belle écriture et des mots justes. Annie G.

. Le mage du kremlin, Giulano Da Empoli – R VIE
Roman d’actualité qui nous plonge au cœur du pouvoir russe et ses manigances, à travers un personnage librement inspiré de l’ex-éminence grise de Poutine, Vladislav Yuryevich Surkov. Cet homme appelé « Le mage du Kremlin », Vadim Baranov dans le roman fut le plus proche conseiller de Poutine. Magistral, instructif et glaçant… Gabrielle

. Pour l’honneur de tous les miens, Amanda Skenandore – R SKE
Un grand roman sur les minorités. Un livre inspiré d’une histoire vraie, se déroulant aux Etats-Unis. Il évoque l’assimilation forcés des enfants indiens des réserves arrachés à leurs familles et placés dans des pensionnats où ils seront privés de toutes leurs racines : leur langue, leurs us et coutumes, et même leur nom. Un livre bouleversant et bien documenté auquel les bretons n’auront aucun mal à s’identifier du moins concernant l’interdiction de la langue bretonne à l’école. Alexandre

. Les furtifs, Alain Damasio – R DAM Science fiction
Lorca, un père dévasté par la disparition de sa fille, refuse de croire à sa mort et place tous ses espoirs dans une théorie folle que bien peu partagent : elle serait partie de son plein gré avec les Furtifs, des créatures dont on ignore la véritable nature mais qui vivraient à la lisière de notre regard, se cachant dans les coins et recoins inaccessibles de notre champ de vision. C’est un roman d’anticipation d’un futur proche et aussi un réquisitoire à l’encontre du capitalisme moderne et de ses travers. Les personnages possèdent également une manière bien particulière de s’exprimer qui reflète leur personnalité ou leur état d’esprit. A mon avis, l’un des meilleurs livres de science fiction. Delphine

. L’île haute, Valentine Goby  – R GOB
Vadim, devenu Vincent afin de cacher ses origines juives, arrive en hiver 1943 dans une région de haute montagne. Soi-disant pour soigner son asthme. Petit Parisien de douze ans, il découvre la neige pour la première fois. Ce paysage que le garçon découvre va être pour lui un choc immense et un émerveillement sans fin… L’auteure nous décrit avec beaucoup de poésie la métamorphose de la nature au fil des saisons et c’est somptueux. Que la montagne est belle sous sa plume ! Marie Noëlle

. A présent, Brigitte Giraud – R GIR
Prix Goncourt pour Vivre vite : dans ce livre, l’auteure revient sur les événements qui ont précédé la mort de son mari en 1999. Et dans celui-ci, elle raconte, avec beaucoup de sentiments et de pudeur, « l’après ». C’est un beau récit sur le deuil. Annie Gt.

. Clara lit Proust, Stéphane Carlier – R CAR
Quelle pépite de douceur, de tendresse et de littérature que ce roman ! Clara, jeune coiffeuse, s’enlise dans un quotidien banal quand elle tombe par hasard sur un livre oublié par un client… Un hommage au pouvoir des livres. Gabrielle

 

 

. L’autre moitié du monde, Laurine Roux – R ROU
Espagne, années 1930. Des paysans s’éreintent dans les rizières du delta de l’Èbre pour le compte de l’impitoyable Marquise. Parmi eux grandit Toya, gamine ensauvagée qui connaît les parages comme sa poche. Mais le pays gronde, partout la lutte pour l’émancipation sociale fait rage. Jusqu’à gagner ce bout de terre que la Guerre civile s’apprête à faire basculer.
De son écriture habitée par la sensualité de la nature, Laurine Roux nous conte l’épopée d’une adolescente, d’un pays, d’une époque où l’espoir fou croise les désenchantements les plus féroces. Un récit haletant sur un moment d’histoire de l’Espagne et un beau portrait de femme. L’auteure restitue parfaitement la montée de la colère qui déclenche le passage à l’action. Annie Gt.

. L’enfant sur le pont, Colette Vlérick – R VLE
1865, en Bretagne dans le Finistère : Jean-Marie Le Guen, jeune paysan de douze ans brutalement orphelin, est mis en apprentissage à la Société linière du Finistère à Landerneau. Portée par la réhabilitation du lin pour la fabrication des toiles à voile, la Linière est alors en pleine expansion.
Jean-Marie est encadré par des mécaniciens écossais, embauchés par la filature pour s’occuper de machines hydrauliques ultramodernes importées de Grande-Bretagne. Le travail, harassant, l’occupe quatorze heures par jour, du lundi au samedi, mais Jean-Marie est courageux et ambitieux.
Colette Vlérick, écrivaine locale, nous fait revivre un pan du passé de Landerneau, en retraçant l’histoire de la Société linière. Très bien documenté, ce roman bénéficie d’une écriture simple et très abordable. Elisabeth

. Les printemps sauvages, Donna Loup
Douna Loup nous livre la quête initiatique d’une enfant et de sa mère. Les éléments et la nature sont sublimés au travers d’un périple qui ne nie pas les contraintes car ce voyage embrasse la liberté. C’est une ode à la vie sauvage et libre. L’écriture est simple et apaisante. David

. Disco Queen, Stéphanie Janicot – R JAN
Des paillettes, c’est tout ce dont on a besoin pour garder l’appétit de vivre malgré les coups durs. Ce livre en contient des pelletées entières et ça fait du bien. Et vive le disco ! Fanny

. Les femmes du bout du monde, Mélissa Da Costa – R DAC
À la pointe de la Nouvelle-Zélande, deux femmes gèrent un camping, au bout du monde, au coeur d’une nature sauvage et préservée. Un duo inséparable et une routine bien huilée jusqu’à l’arrivée de Flore, une jeune parisienne en quête d’un nouveau départ. Peu à peu, les trois femmes vont s’apprivoiser… Débute alors un voyage inoubliable à travers des paysages d’une stupéfiante beauté, aux côtés de personnages inspirés et inspirants. Un nouveau roman magistral et une ode à la liberté. Alain

. L’arbre de colère, Guillaume Aubin – R AUB
Née dans une tribu au Canada, Fille-Rousse grandit avec les garçons, s’adonnant avec joie à la chasse, la pêche et la course. Dans l’esprit du chamane de la tribu émerge alors l’idée que la petite fille, dont la naissance est nimbée de mystère et dont le parcours étonne, pourrait être une Peau- Mêlée, un être à part, homme et femme à la fois. Si certains dans la tribu acceptent sa nouvelle condition, d’autres doutent et ne cessent de mettre la jeune fille à l’épreuve. Un livre âpre mais attachant, dans lequel le lien avec la nature est très bien décrit et valorisé. Annie Gt.

. Je suis la maman du bourreau, David Lelait Helo
Un article de presse révèle une affaire de prêtres pédophiles dans la paroisse. Or, le fils de Gabrielle est prêtre… Ce petit livre raconte avec subtilité et justesse le calvaire d’une mère : jusqu’où peut aller l’amour d’une mère ? Un portrait dérangeant, qui touche au cœur, et rend un hommage vibrant à ceux qui osent dénoncer l’innommable. Elisabeth

. La petite fille, Bernard Schlink – R SCH
À la mort de son épouse , Kaspar découvre un pan de sa vie qu’il avait toujours ignoré : avant de quitter la RDA pour passer à l’Ouest en 1965, Birgit avait abandonné un bébé à la naissance. Intrigué, Kaspar ferme sa librairie à Berlin et part à la recherche de cette belle-fille inconnue.Cette rencontre contrariée entre un grand-père et sa petite-fille nous entraîne dans un passionnant voyage politique à travers l’histoire et les territoires allemands. De beaux personnages, une intrigue captivante, une écriture fluide font de ce livre un grand moment de lecture… David

. Avec la permission de Gandhi, Abir Mukherjee – R MUK
Décembre 1921, le Raj tremble. Ce roman historico-policier se déroule en décembre 1921 en Inde sous tutelle de l’empire britannique. Le capitaine Wyndham et le sergent Banerjee vont devoir découvrir le responsable des meurtres inexplicables qui se multiplient à Calcutta. Dans le même temps ils devront essayer de maintenir le calme dans la ville lors de la venue du prince de Galles alors que les adeptes d’un certain Gandhi s’apprêtent à envahir les rues de Calcutta. Un récit captivant, au rythme haletant, une intrigue alambiquée à souhait et le contexte historique passionnant. L’atmosphère de l’époque à Calcutta est très bien transcrite. Alexandre

. A la bibliothèque des rêves secrets, Michiko Aoyama
La petite bibliothèque tenue par Sayuri Komachi en plein coeur de Tokyo est atypique : elle propose des livres qui permettent de changer de vie. Curieux. C’est un joli roman japonais qui se déguste ! Une belle réflexion sur le pouvoir des livres. Elisabeth

 

 

.Betty, Tiffany McDaniel – R TAV
La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Betty raconte les mystères de l’enfance, la perte de l’innocence, et le pouvoir réparateur des mots. Alain

. Anéantir, Michel Houellebecq – R HOU
Le monde est au bord du gouffre, mais face au vide civilisationnel se reflète aussi un néant existentiel. Ce livre est une profonde réflexion sur la condition humaine. Comment vieillir, mourir et éviter de s’anéantir ? Elisabeth

. Enfin le royaume, François Cheng
Livre de poésies : on retrouve dans ces quatrains tout ce qui fait le charme et la profondeur de la poésie chinoise ancienne. Se lit comme un livre de pensées, pleines de philosophie, un quatrain ou une page, part-ci, par-là…

L’éternité n’est pas de trop : histoire d’amour courtois, version chinoise, à la fin de la dynastie Ming , romantique et poétique… Delphine

. Mystic River, Dennis Lehanne – R LEH
Jimmy Marcus, Dave Boyle et Sean Devine, sont trois amis que deux drames à vingt cinq années de différence vont lier à jamais. Lehane donne toute la mesure de son talent dans ce polar . Chaque personnage suit une logique implacable, Sean, devenu flic, enquête et déroule le passé … C’est une véritable peinture sociale des quartiers ouvriers américains des années 70 à 2000 . C’est magnifique, précis, déroutant, aussi sombre que les eaux de la Mystic River. Le film est aussi très réussi (de Clint Eastwood, avec Sean Penn dans le rôle de Jimmy). Marie-Bernadette

. Il n’y aura pas de sang versé, Maryline Desbiolles – R DES
Entre 1868 et 1869, d’abord en Italie, au Piémont, puis en France à Lyon. Ce récit révèle un pan d’histoire tout à fait méconnu : la première grève officielle de femmes ouvrières sur les pentes de la Croix Rousse : « les ovalistes ». Il suit le destin croisé de quatre de ces ouvrières des soieries, très déterminées. Touchant, pétillant. Frédérique

. Les amants de Casablanca, Tahar Ben Jelloun – R BEN
Entre roman d’amour et chronique sociale, ce roman traite de la grande aventure du mariage, de l’oscillation du désir, de la religion et de ses arrangements et contradictions. Il nous permet de comprendre de l’intérieur la culture marocaine.
C’est l’histoire d’un couple, Lamia et Nabile, qui se forme dans les règles de l’art, se construit, qui y croit puis qui vacille. La routine, le quotidien font vriller Lamia, qui succombe à un autre homme et plonge dans l’infidélité. Distrayant et enrichissant. Annie C.

. L’habit ne fait pas le moineau, Zoé Brisby – R BRI
Maxine, fringante nonagénaire, a décidé de faire l’école buissonnière et quitte sa maison de retraite. Elle cherche à faire du covoiturage. C’est alors qu’elle rencontre Alex, un peu perdu à cause d’un chagrin d’amour, qui a une place dans sa voiture… Et c’est parti pour un road-trip plein de saveur. Alain

. Le fardeau tranquille des choses, Ruth Ozeki – R OZE
Ce livre est un objet qui parle, comme tout ce qui entoure le jeune Benny. Et quelle cacophonie avec tout ce que sa mère entasse ! Une réflexion sur la place que l’on donne aux objets dans nos vies et aussi un joli regard sur un fils et sa mère qui se reconstruisent malgré les embûches. Fanny

. Il n’y a pas d’arc en ciel au Paradis, N.N. Ndjékéry – R NET
A la manière d’un conte africain, c’est 200 ans de l’histoire du Tchad qui nous sont racontés, des années 1800 à aujourd’hui, de la décolonisation au trafic d’êtres humains. Deux jeunes gens, destinés à être esclaves, s’enfuient et se retrouvent sur une île isolée. Ils décident de fonder une société nouvelle où les informations du monde leur parviennent seulement par bribes. Une fable utopique magistrale, originale et d’une belle écriture. Alexandre

. L’inconnu de la Poste, Florence Aubenas – R AUB
Ce livre relate un fait-divers survenu dans un bourg de l’Ain en 2008 : l’assassinat de la postière et 7 ans d’enquête minutieuse. Il retrace aussi le portrait très particulier du potentiel suspect. Gérald Thomassin, enfant de la DDASS et des familles d’accueil, est repéré par le cinéaste Jacques Doillon pour le film Le petit criminel. Il reçoit même le prix du meilleur jeune espoir masculin et enchaîne les rôles. Mais Gérald est un marginal et souhaite le rester, conserver ses addictions et ses copains. Inculpé, puis relâché… et juste avant l’audience qui devait lui délivrer un non-lieu, il disparaît dans laisser de traces et n’a jamais été retrouvé.
Raconté comme un polar, c’est aussi un saisissant portrait de la France ordinaire du monde rural et la société de l’époque, de la machine judiciaire. Edifiant et pourtant tout est vrai ! Rosenn

. Ce genre de petites choses, Claire Keegan – R KEE
Il s’agit d’un court roman qui s’inspire en toile de fond de la sordide histoire des « couvents de la Madeleine » en Irlande, un scandale qui éclaboussa l’église catholique dans les années 80. Bill Furlong, un charbonnier, découvre dans la cave du Monastère, une jeune fille en haillons. La rumeur dit vrai, il ne peut donc plus détourner le regard, fermer les yeux, et dire qu’il ne sait pas… Il doit affronter un dilemme, oublier ce qu’il a vu, comme c’est la règle autour de lui, ou bien risquer beaucoup pour lui et sa famille face à la puissante institution religieuse. Un court récit juste et sensible, plaisant comme un conte de Noël. Elisabeth

. Ceux que je suis, Olivier Dorchamps – R DOR
Marwan assume parfaitement sa bi-nationalité penchant nettement vers la conscience d’être français. Il découvre l’histoire de sa famille lorsque son père décède subitement. C’est un double choc car la dernière volonté de son père est d’être enterré à Casablanca, et que Marwan y accompagne le cercueil, ce qui sème le trouble entre les 3 frères. Il assiste alors aux obsèques au Maroc et découvre les traditions et le reste de la famille. L’immigration, l’identité et le deuil sont abordés de manière très digne, délicate et juste. Les personnages sont très attachants et émouvants. Un grand plaisir de lecture. Rosenn

. Il suffit de traverser la rue, Eric Faye – R FAY
Ce livre dénonce sans concession les méfaits du Capitalisme qui s’adapte à la mondialisation. Éric Faye nous invite à suivre les péripéties d’un rêveur, licencié d’une Agence de presse, pris dans l’engrenage implacable d’une machine à broyer. Caustique, humoristique et désenchanté. Gilles

 

. Chaleur humaine, Serge Joncour – R JON
En quelques semaines, du début du mois de janvier 2020 à mars, à cause du Covid, le quotidien d’une famille française va basculer en même temps que l’humanité.
Fuyant le confinement urbain, 3 soeurs se réfugient aux Bertranges, une ferme du Lot entre les collines et la rivière, où leurs parents vivent toujours. Elles y retrouvent Alexandre, ce frère si rassurant avec qui elles sont pourtant en froid depuis quinze ans, ainsi que des animaux qui vont resserrer les liens du clan. Tandis que, du dérèglement climatique aux règlements de compte, des épidémies aux amours retrouvées, la nature reprend ses droits, ces hommes et ces femmes vont vivre un huis clos d’une rare intensité. Rosenn

. Une femme en contrejour, Gaëlle Josse – R JOS
Raconter Vivian Maier, une américaine d’origine française, c’est raconter la vie d’une invisible, d’une effacée. Une nurse, une bonne d’enfants, et aussi une photographe de génie qui n’a pas vu la plupart de ses propres photos. Son œuvre a été retrouvée dans des cartons oubliés au fond d’un garde-meubles de la banlieue de Chicago. Une histoire très étonnante et époustouflante ! Annie G.t

. L’armée des veilleurs (tome 1) – Les frontières liquides, Jérôme Nedelec – R NED arm 1
Un roman bien documenté dont la trame se déroule à la fin du IXe siècle en Bretagne aux moments des invasions Viking. Le récit alterne entre deux personnages centraux, un guerrier breton et un guerrier Viking chacun de chaque côté du fleuve Visnonia (La Vilaine). A cela s’ajoute la présence d’une petite fille dotée d’un pouvoir surnaturel capable de pénétrer l’esprit des guerriers. L’aspect historique est bien évoqué et les combats bien décrits et réalistes. Certains appellent ce type de roman « Fantasy historique » et je craignais le côté fantastique au détriment de l’histoire. Il n’en est rien et j’ai beaucoup aimé. Alexandre

. London bridge, Louison –  R LOU
Riche héritière d’une bonne famille, Sophie est fascinée par la famille royale d’Angleterre. Pour son premier Noël depuis la mort de ses parents, elle part à Londres où elle espère rencontrer la reine Elisabeth. Lorsque Sophie découvre que cette dernière n’est pas dans la capitale anglaise, elle part à sa recherche. Une petite pastille réjouissante où la fantaisie prend le pas sur la tristesse. Une bonne heure de lecture qui fait du
bien ! Fanny

. Feu, Maria Pourchet – R POU
C’est l’histoire d‘une passion éphémère entre un cadre dans une banque, en pleine crise existentielle, qui vit seul avec son chien, et une femme mariée, enseignante fatiguée, mère de deux adolescents à problèmes. Ce qui crée l’intérêt de ce roman, ce sont la construction et l’écriture : rapide, moderne, énergique, d’un style nouveau et surprenant. Gabrielle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Documentaires

. La simple évidence de la beauté, Brigitte Maillard – LIT poe
La simple évidence de la beauté :
« S’ouvrir à la vie qui s’ouvre
dégager l’espace
Se laisser prendre par le poème
qui nous donne la parole
Essayer de se tenir là
dans la réalité sensible de la vie
Entre le souffle et l’être
surgit l’essence
que l’on nomme poésie.
« Un jour, sur une plage de la Baie d’Audierne, la beauté s’est emparée de tout mon être. Inoubliable instant car la beauté a quelque chose d’incroyable à nous dire. Derrière ce monde respire un autre monde… »
Magnifique recueil de poèmes, hommage à la poésie comme art de vivre, doux et percutant à la fois. A découvrir. Delphine

. L’herbier philosophe, Agnès Domergue et Cécile Hudrisier – PHI consÀ travers des plantes aux noms évocateurs, comme les immortelles, la pensée, l’éphémère, l’amour en cage ou la canne à pêche des anges, de courtes phrases, anecdotes ou énigmes, inspirées de la forme japonaise ancestrale du Koan nous font méditer et provoquer ainsi « une étincelle d’éveil ». Du Koan éclot alors une fleur inconnue… C’est un magnifique herbier pour s’émerveiller, penser, méditer, un ouvrage unique d’une grande originalité et d’une grande force, qui interroge la nature, notre nature, et leurs mystères. Beau et poétique. Delphine

. Le muguet rouge, Christian Bobin – LIT poe
Entre deux rêves où il est question de muguet rouge, Christian Bobin confie sa vision du monde au travers de réflexions pertinentes, souvent tranchantes, mais toujours sans jugement. Ce n’est pas un roman, ni de la poésie mais des pensées éparpillées . « Il égorge et ressuscite à la fois, il est capable de raconter la beauté du monde en trois phrases… » Magique et très joli ! Delphine

. Nagori, Ryoka Sekiguchi – LIT poe
Cet étonnant et savoureux petit livre nous propose de faire la découverte de l’art poétique et culinaire japonais en méditant sur nos émotions qu’éveillent les saisons, et leur disparition. Ryoko Sekiguchi avec Nagori (qui signifie : la nostalgie de la saison qui vient de nous quitter) écrit depuis la Villa Médicis sur le temps cyclique, le temps linéaire, le plaisir de se retrouver et la difficulté de se séparer. Autant de prétextes pour évoquer ce que l’on mange, comment on le mange au travers de ce qui souvent ressemble à de la convivialité. Un joli texte ! David

. L’île vierge, un phare dans les yeux, Emmanuel Le Page et Goulc’han Kervella – Bretagne HIS fin
Le phare de l’île Vierge est un phare maritime construit sur un îlot dénommé « île Vierge » à 1,4 km de la côte bretonne à Plouguerneau . Classé au titre des monuments historiques, il aurait été un ancien sanctuaire druidique… Goulc’han Kervella raconte l’histoire de ce phare et Emmanuel Lepage l’illustre de ses dessins magnifiques, comme d’habitude… Une œuvre d’art à garder chez soi et à faire admirer ! Rosenn

. L’art de la simplicité en cuisine, Dominique Loreau –  CUI fac
Dominique Loreau est une référence en minimalisme. Ce nouvel ouvrage consacré à la cuisine rappelle que les petites choses du quotidien peuvent tout changer. Tout en simplicité mais toujours avec élégance et saveur. Un délice subtil. Fanny

. La Bretagne à l’heure allemande, Yannick Botrel – Bretagne HIS 15
Ce livre rassemble et complète, pour la première fois, les données éparses sur les compositions, positions et mouvements des troupes allemandes en Bretagne à partir de 1943… L’armée allemande était alors médiocre, les meilleurs effectifs combattaient en Russie. Très instructif, inédit et complet. Gilles

. Les Partisans, Kessel et Druon, une histoire de famille, Dominique Bona – HIS 16
Retour au pays des grands hommes : Joseph Kessel, l’oncle et Maurice Druon, son neveu. Ensemble, ils ont signé les paroles de l’hymne de la Résistance : le Chant des Partisans. Leurs liens familiaux, d’abord tenus secrets, cimentent une relation très forte. Ils partagent la même passion : l’écriture. Et entre eux, se glisse une femme au parcours aussi romanesque : Germaine Sablon, chanteuse et combattante.
Une biographie passionnante.

. L’usure d’un monde : une traversée de l’Iran, François-Henri Déserable – GEO ave
Fin 2022, au plus fort de la répression contre les manifestations qui suivent la mort de Mahsa Amini, F. H. Désérable passe quarante jours en Iran, qu’il traverse de part en part, sur la trace de Nicolas Bouvier, de Téhéran aux confins du Baloutchistan. Arrêté par les Gardiens de la révolution, sommé de quitter le pays, il en revient avec ce récit dans lequel il raconte l’usure d’un monde : celui d’une République islamique aux abois, qui réprime dans le sang les aspirations de son peuple. Un récit simple, parsemé d’humour, très convaincant. Gabrielle

 

 

Bandes-dessinées :

. Pocahontas, Patrick Prugne – BD PRU
Il ne s’agit nullement d’une histoire de la vie de Pocahontas à la sauce Walt Disney mais inspirée par le récit de John Smith et bien documentée sur le plan historique. Elle débute en 1621 en Virginie sur la côte Est de l’Amérique du Nord et aborde les rapports entre indiens et colons anglais. Comme toujours les dessins de Patrick Prugne sont magnifiques et plutôt que d’utiliser des petites cases dessinées pour étayer son récit il utilise à merveille des dessins à l’aquarelle très lumineuse. Superbe ! Alexandre

. La longue marche des dindes, Léonie Bischoff – BDJ LON
Cette bande dessinée s’adresse aux enfants mais plaira également aux adultes en quête d’un joli récit plein de rêve, d’espoir et de douceur.
Le jeune « héros » cancre de la classe est mis à la porte de l’école par la maîtresse qui lui conseille maintenant de réaliser ses rêves. Il décide alors de convoyer un troupeau de mille dindes à travers les USA afin de les vendre. Il a le sens des affaires ! Son périple lui permet de faire d’intéressantes rencontres… A la fois par l’histoire, les dessins ou les couleurs, c’est un émerveillement ! Julie

. Vergès ou une nuit avec le diable, J.C. Chapuzet et G. Martinez – BD CHA
Cette bande dessinée retrace la vie sulfureuse et ambivalente de maître Jacques Vergès. Né métis en Thaïlande, il grandira à la Réunion et à 17 ans entrera dans la résistance. Il sera un ardent défenseur de la décolonisation et en tant qu’avocat défendra les combattants du FLN algérien. Il épousera une héroïne de l’indépendance algérienne à qui il sauvera la tête. Il est connu pour avoir défendu de grands criminels comme Klaus Barbie ou Slobodan Milosevic… J’ai beaucoup apprécié le dessin de Martinez très réaliste où deux couleurs prédominent : le noir et gris lorsque Vergès est au présent et de couleur sépia lorsqu’il se raconte… Alexandre

. Georges Best, twist and shoot, Kris, Duluc et Calvez – BD KRI
Georges Best est au foot ce que les Beatles furent à la pop : l’incarnation du génie et de la folie des 60’s. Lors de ses funérailles, on a pu lire : « Maradona good ; Pelé better ; George best. » C’est ce que précise le scénariste, en l’occurrence Kris, en introduction du résumé de la bande dessinée. Même si je ne suis pas fan de foot j’ai bien apprécié le dessin de Calvez avec une page de couverture inspirée d’une pochette des Beatles, et le ton de la narration de Kris. Alexandre

. La solution pacifique, l’art de la paix en Nouvelle-Calédonie, Makyo, Jean-Edouard Gresy et Luca Casalanguida – BD MAK
Dans les années 80, lorsque Christian Kozar, nommé sous-préfet, arrive en Nouvelle-Calédonie, les tensions entre Kanak et Caldoches sont très vives. Elles culminent lors de la prise d’otages d’Ouvéa et sa sanglante répression. Michel Rocard, alors premier ministre, forme une « Mission du dialogue » pour pacifier le territoire. C’est ce pan méconnu de l’histoire coloniale française que l’on redécouvre dans cette BD instructive et réaliste. Alexandre

. Nana, Ai Yazawa – série de mangas
Cette série (21 tomes) de mangas raconte la vie de deux jeunes femmes, élèves dans une école de mode et leur amitié exceptionnelle. On s’attache facilement à tous les personnages et l’auteure décrit très bien la complexité des sentiments humains. Passionnant ! Mathilde

 

 

Film :

. Musée haut, musée bas, Jean-Michel Ribes –  F MUS
Ce film réalisé par Jean-Michel Ribes (oui, celui qui a créé la terrible série Palace) et adapté de sa pièce de théâtre est un merveilleux délice humoristique. Il questionne de manière très juste ce qu’est l’art aujourd’hui par des scénettes toutes plus mordantes les unes que les autres. A voir absolument ! Fanny

. Une année difficile, Eric Toledano et Olivier Nakache
Albert et Bruno sont dans le rouge, consommateurs compulsifs, surendettés, ils vivotent entre petites combines pour l’un et une vie personnelle à la dérive pour l’autre. C’est dans le chemin associatif, qu’ils empruntent tous les deux pour sortir la tête de l’eau, qu’ils vont croiser des jeunes militants révoltés, alarmistes sur le climat, épris de justice sociale et d’éco-responsabilité. Un film rocambolesque et plein d’humour. Alain