Prix Cezam 2022 : les lauréats

C'est Carole Declercq qui remporte le Prix du Roman Cezam 2022 avec son roman Les enfants d'Ulysse, paru aux éditions La Trace.

 La lauréate 2022 : Carole Declercq

La lauréate du prix du roman Cezam 2022 est Carole Declercq pour son roman Les Enfants d’Ulysse aux éditions La Trace

Après le démantèlement du camp de migrants d’Idomeni, en Macédoine, de nombreux jeunes gens ont disparu dans la nature. Parmi eux, Feriel, une petite Afghane, tente de rejoindre l’Autriche avec son frère. Sur leur chemin, ils font la connaissance d’Elliniki, une vieille dame qui vit recluse dans le massif du Paiko, en Grèce. Cette rencontre leur redonne espoir.

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Professeure de lettres et de langues anciennes, passionnée d’histoire, de sociologie et de récits de vie, Carole Declercq ne conçoit pas d’écrire sans ancrer ses fictions dans un contexte historique ou social qui nous amène à réfléchir et résonner avec des personnages toujours forts, romanesques, presque emblématiques. Désarticuler la mécanique psychologique qui provoque le geste, l’action, l’engagement, voilà ce qui lui plaît, quand elle écrit. Elle aime l’Ailleurs et les Autres. Écrire, c’est aussi pour elle porter la voix de ceux qui ne l’osent pas.

 

 

 

 

 

 La Sélection 2022

Anne GUGLIELMETTI
Deux femmes et un jardin, Éditions Interférences

Une femme de ménage d’un certain âge, effacée et peu instruite, qui s’est toujours contentée d’une existence modeste et solitaire, reçoit inopinément en héritage une maison délabrée entourée d’un jardin à l’abandon. Quittant sur un coup de tête sa vie parisienne, elle déménage en Normandie et apprivoise peu à peu la maison et le jardin.
Elle rencontre une adolescente rebelle venue passer ses vacances dans la région, et toutes les deux vont nouer une amitié silencieuse dans lequel le jardin et la nature jouent un rôle primordial. Entre ces trois êtres qui semblent voués à la solitude, deux femmes que tout sépare et un jardin sauvage, un lien va se créer par-delà les mots, un lien salvateur pour tous les trois.

L’autrice
Anne Guglielmetti est née à Paris. D’ascendances italienne et lorraine, elle est devenue normande d’adoption il y a une vingtaine d’années. Ses autres romans ont été publiés par Buchet Chastel et Actes Sud. Le lieu a une importance fondamentale dans ses fictions, qui célèbrent le sensible. Le sens de l’existence humaine et la solidarité avec le vivant, quel qu’il soit, sont d’autres aspects récurrents de son œuvre.

 

Camilla SOSA VILLADA
Les Vilaines, Éditions Métailié

La Tante Encarna porte tout son poids sur ses talons aiguilles au cours des nuits de la zone rouge du parc Sarmiento, à Córdoba, en Argentine. La Tante – gourou, mère protectrice avec des seins gonflés d’huile de moteur d’avion – partage sa vie avec d’autres membres de la communauté trans, sa sororité d’orphelines, résistant aux bottes des flics et des clients, entre échanges sur les derniers feuilletons télé brésiliens, les rêves inavouables, amour, humour et aussi des souvenirs qui rentrent tous dans un petit sac à main en plastique bon marché. Une nuit, entre branches sèches et roseaux épineux, elles trouvent un bébé abandonné qu’elles adoptent clandestinement. Elles l’appelleront Éclat des Yeux.

L’autrice
Camilla Sosa Villada est née en 1982 à La Falda en Argentine. Elle a travaillé comme prostituée, vendeuse de rue et femme de chambre. Elle a fait des études de communication et de théâtre. Devenue actrice et chanteuse, elle est aussi l’une des écrivaines les plus reconnues en Argentine ces dernières années.

 

 

Carole DECLERCQ
Les enfants d’Ulysse, Éditions La Trace

Après l’effroyable démantèlement du camp d’Idomeni, en Macédoine, beaucoup de jeunes ont disparu dans la nature. Feriel, une petite fille Afghane qui tente de rejoindre l’Autriche avec son frère en est un douloureux exemple. Mais une rencontre, un partage avec Elliniki, une très vieille dame qui vit recluse dans le sauvage massif du Paiko changera le cours d’une histoire tragique. Si différents mais pas indifférents…

L’autrice
Professeur de lettres et de langues anciennes, passionnée d’histoire, de sociologie et de récits de vie, elle ne conçoit pas d’écrire sans ancrer ses fictions dans un contexte historique ou social qui nous amène à réfléchir et résonner avec des personnages toujours forts, romanesques, presque emblématiques. Désarticuler la mécanique psychologique qui provoque le geste, l’action, l’engagement, voilà ce qui lui plaît, quand elle écrit. Elle aime l’Ailleurs et les Autres. Ecrire, c’est aussi pour elle porter la voix de ceux qui ne l’osent pas.

 

 

Florent OISEAU
Les fruits tombent des arbres, Allary Editions

Parce que son voisin, comme le fruit d’un arbre, est tombé raide mort à l’arrêt Popincourt, Pierre se retrouve à errer sur la ligne du bus 69. « Fantôme urbain », comme il se définit lui-même, c’est un type plus très jeune et pas encore très vieux qui cherche des réponses dans de grands verres de lait glacé.
De laverie automatique en comptoir de bar kabyle, la liberté guide ses pas. Fumer des cigarettes avec les tapins de la rue Blondel, monter une mayonnaise pour une célèbre actrice sur le retour, appeler sa fille Trieste et se rappeler Venise…
Tout fait aventure quand on regarde bien et qu’on ne regrette rien. Ne pas faire grand-chose : voilà l’extraordinaire.

L’auteur
Né en 1990 à Montfermeil, Florent Oiseau a été pompiste, chômeur, barman, plongeur, réceptionniste de nuit, ouvrier dans une usine de pain de mie, crêpier, surveillant de lycée et couchettiste sur le train Paris-Venise. Il vit à Paris.

 

 

Geoffrey LE GUILCHER
La Pierre Jaune, Éditions Goutte D’Or

Un jour de pluie, Jack surgit à la Pierre Jaune, lieu-dit d’un village breton. Cet homme tatoué au strabisme prononcé rend visite à son nouvel ami membre des Jauniens, une communauté d’activistes. À 200 km de là survient un spectaculaire attentat contre l’usine nucléaire de la Hague. Pluies acides, radioactivité, la Bretagne compte parmi les zones à évacuer. Les Jauniens décident de rester sur leur presqu’île. Au nom d’un motif inavouable, Jack les imite. Une étrange survie débute. “La Pierre jaune” est issue d’une hypothèse scientifique admise par l’État français : un attentat contre La Hague serait au moins sept fois plus grave que Tchernobyl. Le personnage de Jack est inspiré de Mark Kennedy, le policier anglais qui a infiltré des milieux anarchistes – notamment en France – durant sept ans.

L’auteur
Geoffrey Le Guilcher est né en 1987. Après trois ans aux Inrockuptibles, il est devenu journaliste indépendant et éditeur. Il collabore avec Mediapart, Le Canard enchaîné, Streetpress et Les Jours. Il est aujourd’hui l’un des fondateurs des éditions Goutte d’Or. Geoffrey Le Guilcher a enquêté sur l’usine nucléaire de La Hague durant plusieurs années. En 2011, il a pu obtenir une autorisation préfectorale de visiter ce site.

 

Gwenaël BULTEAU
La République des Faibles, Éditions La Manufacture de Livres

Le 1er janvier 1898, un chiffonnier découvre le corps d’un enfant sur les pentes de la Croix Rousse. Très vite, on identifie un gamin des quartiers populaires que ses parents recherchaient depuis plusieurs semaines en vain. Le commissaire Jules Soubielle est chargé de l’enquête dans ce Lyon soumis à de fortes tensions à la veille des élections. S’élèvent les voix d’un nationalisme déchainé, d’un antisémitisme exacerbé par l’affaire Dreyfus et d’un socialisme naissant. Dans le bruissement confus de cette fin de siècle, il faudra à la police pénétrer dans l’intimité de ces ouvriers et petits commerçants, entendre la voix de leurs femmes et de leurs enfants pour révéler les failles de cette république qui clame pourtant qu’elle est là pour défendre les faibles.

L’auteur
Né en 1973, Gwenaël Bulteau est professeur des écoles. Particulièrement attiré par le genre noir, il écrit diverses nouvelles et remporte plusieurs prix. En 2017, il est notamment lauréat du prix de la nouvelle du festival Quais du Polar, pour Encore une victoire de la police moderne ! publiée par la suite aux éditions 10-21.

 

Marie MANGEZ
Le parfum de Cendres, Éditions Finitude

Les parfums sont toute la vie de Sylvain Bragonard. Il a le don de cerner n’importe quelle personnalité grâce à de simples senteurs, qu’elles soient vives ou délicates, subtiles ou entêtantes. Tout le monde y passe, même les morts dont il s’occupe tous les jours dans son métier d’embaumeur.
Cette manière insolite de dresser des portraits stupéfie Alice, une jeune thésarde qui s’intéresse à son étrange profession. Pour elle, Sylvain lui-même est une véritable énigme : bourru, taiseux, il semble plus à l’aise avec les morts qu’avec les vivants. Elle sent qu’il cache quelque chose et cette curieuse impénitente veut percer le mystère. Doucement, elle va l’apprivoiser, partager avec lui sa passion pour la musique et comprendre ce qu’il cache depuis quinze ans.

L’autrice
Marie Mangez vit à Paris où elle s’efforce de plancher sur sa thèse en anthropologie qui la mène régulièrement sur les rives du Bosphore.

 

 

Maud VENTURA
Mon Mari, L’Iconoclaste

C’est une femme toujours amoureuse de son mari après quinze ans de vie commune. Ils forment un parfait couple de quadragénaires : deux enfants, une grande maison, la réussite sociale. Mais sous cet apparent bonheur conjugal, elle nourrit une passion exclusive à son égard. Cette beauté froide est le feu sous la glace. Lui semble se satisfaire d’une relation apaisée : ses baisers sont rapides, et le corps nu de sa femme ne l’émeut plus.
Pour se prouver que son mari ne l’aime plus – ou pas assez – cette épouse se met à épier chacun de ses gestes comme autant de signes de désamour. Du lundi au dimanche, elle note méthodiquement ses « fautes », les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre, elle le trompe pour le tester. Face aux autres femmes qui lui semblent toujours plus belles, il lui faut être la plus soignée, la plus parfaite, la plus désirable.

L’autrice
Maud Ventura a vingt-huit ans et vit à Paris. Normalienne et diplômée d’HEC, elle rejoint France Inter juste après ses études. Elle est aujourd’hui rédactrice en chef des podcasts dans un grand groupe de radios, NRJ. Elle ne cesse d’explorer la complexité du sentiment amoureux dans son podcast Lalala.

 

Yamen MANAI
Bel Abîme, Éd. Elyzad

Yamen Manai nous conte avec fougue le cruel éveil au monde d’un adolescent révolté par les injustices, familiales, sociales, politiques. Heureusement, il a Bella. Entre eux, un amour inconditionnel et l’expérience du mépris dans cette société qui honnit les faibles jusqu’aux chiens qu’on abat « pour que la rage ne se propage pas dans le peuple ». Mais la rage est déjà là.

L’auteur
Yamen Manai est né à Tunis en 1980 et y fait toute sa scolarité avant de partir faire ses études à Paris. Ingénieur, il travaille sur les nouvelles technologies de l’information.
Aujourd’hui sa vie se partage entre la France où il vit et travaille et la Tunisie, où il a sa famille et retourne régulièrement.

 

Claudine DUMONT
L’Intrusive, Éditions Le Mot et le Reste

Camille ne dort plus. Depuis des semaines, elle flotte et s’accroche tant bien que mal au réel. Il faudra pourtant bien qu’elle dorme pour retrouver son travail, une vie « normale », puis la petite Jeanne, surtout. Son frère l’a prévenue : elle reverra sa nièce quand elle sera en état d’expliquer son geste. Camille voudrait bien lui faire comprendre qu’elle ne pensait pas à mal, que leur mère, avant elle, l’avait préparée ainsi au monde des hommes, mais elle sait que ce serait exhiber trop de blessures, et une femme, ça ne fait pas de vagues. Alors c’est d’accord, elle ira voir Gabriel et se pliera à son étrange protocole. Elle ne voit pas bien comment cet homme écrasant, isolé dans une maison coupée du monde, pourrait l’aider là où tant d’autres ont échoué, mais elle veut faire plaisir à son frère, faire plaisir aux autres et ne surtout plus penser au sien.

L’autrice
Claudine Dumont est originaire de Laval au Québec, a étudié la littérature, la psychanalyse, les contes et la scénarisation, enseigne le français au secondaire et fait de la photographie.

 

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